TU LUMEN TU SPLENDOR
[Hymne Christe redemptor… ex Patre]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.46]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.46), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 40, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(2e et 3e systèmes du f. 40)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Nativité.
Effectifs – Disposition – Interprétation
ut1,ut1,ut3,ut4,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à six parties composé de deux voix d’enfant, accompagnées par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.
Il est probable que les strophes impaires de cette hymne aient été chantées en alternance en plain chant (voir l’Annexe ci-dessous), les strophes paires reprenant la section à cinq parties.
Notes sur le texte
Deuxième strophe de l’hymne Christe redemptor… ex Patre.
Texte
[Christe, redemptor omnium,
Ex Patre Patris unice,
Solus ante principium
Natus ineffabiliter.]
Tu lumen, tu splendor Patris,
Tu spes perennis omnium,
Intende quas fundunt preces
Tui per orbem famuli.
[Memento, salutis author,
Quod nosti quondam corporis
Ex illibata Virgine
Nascendo formam sumpseris.
Sic præsens testatur dies,
Currens per anni circulum,
Quos solus a sede Patris
Mundi salus adveneris.
Hunc cælum, terra, hunc mare,
Hunc omne quod in eis est,
Authorem adventus tui
Laudans exultat cantico.
Nos quoque, qui sancto tuo
Redempti sanguine sumus,
Ob diem natalis tui
Hymnum novum concinimus.
Gloria Patri, Domine,
Qui natus es de Virgine,
Cum Patre, et sancto Spiritu,
In sempiterna sæcula.]
Traduction
Christ, Rédempteur de tous, Fils unique du Pére,
Seul qu’avant tout commencement
Engendrant en soy-mesme, et produsant sans mére,
Il fit naistre inéffablement.
Adorable splendeur des clartez paternelles,
Espoir immüable de tous,
Daigne écouter, Seigneur, les vœux que tes Fidelles
En tous lieux t’offrent comme nous.
Souvien-toy qu’autrefois, pour réparer l’injure
Que te fit l’homme criminel,
Tu pris chair dans les flancs d’une Vierge tres-pure,
Et voulus naistre homme, et mortel
Voy comme tous les ans ce grand jour fait entendre,
Par l’hommage de nos concerts,
Que du sein paternel il te plût de descendre
Pour le salut de l’Univers.
C’est ce jour que le Ciel, que la Terre, que l’Onde,
Que tout ce qui respire en eux,
Benit cent et cent fois d’avoir sauvé le Monde
Par ton advénement heureux.
Nous y joignons nos voix, nous que par ta clémence
Ton sang retira du tombeau,
Et pour renouveler le jour de ta naissance,
Nous chantons un Hymne nouveau.
Gloire à toy, sacré Verbe, et Merveille suprème,
Dieu par une Vierge enfanté ;
Mesme gloire à ton Pére, au saint Esprit là mesme,
Durant toute l’Eternité.
(traduction : Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge traduit en françois, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 410-413)
Annexe
Guillaume-Gabriel Nivers, Antiphonarium romanum, Paris, chez l’autheur, 1687, p. 23.