Anonyme
JUBILATE DEO… SANCTUM JUBILE
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.98]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.10]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
A.
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.98), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 124-125, F-TO : ms 168
(f. 124-125 en entier)
B.
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.10), partition, ms,
352 x 220 mm, f. 9-10, F‑Pn : Rés. Vma ms 571
(2e et 3e systèmes du f. 7v ; f. 8-8v en entier ; 1er système du f. 9)
Comparaison des sources
Les deux sources A et B témoignent d’un lien et peut-être d’une origine commune. Dans le Recueil Deslauriers, ce motet a fait également l’objet d’un remaniement (peut-être par le même compositeur), avec un texte différent ne faisant aucune référence au jubilé. Cela a entraîné d’importants remaniements du refrain et une recomposition des couplets. Voir anonyme, Jubilate Deo… ecce sponsus (n° d.127). Les variantes sont décrites dans le dossier Concordances et analysées dans celui de Peter Bennett qui développe cette question (p. 5).
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique. Le texte faisant référence à un jubilé, on peut suggérer la date de 1625, année sainte sous le pontificat d’Urbain VIII. Voir l’étude de Bernard Dompnier, « La célébration des jubilés aux xviie et xviiie siècles : la pastorale épiscopale et l’imprimé », Jubilé et culte marial (Moyen Âge- époque contemporaine), éd. B. Maes, D. Moulinet, C. Vincent Lieu, Saint-Étienne, P.U.S.E., 2009, p. 271-286.
Utilisation liturgique
Jubilé. Graduel.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut2,ut3,ut4,fa3
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. La partie de dessus,chantée par les enfants de chœur, est accompagnée par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse. Toutefois, la tessiture particulière de la partie en ut2 (du la2 au ré4) ne convenant guère au registre de haute-contre, il est possible que cette partie ait été chantée par des bas-dessus.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme, en forme de graduel, paraphrase les versets 1, 2 et 3 du psaume 99, adaptés pour un saint jubilé. Le premier verset qui sert de refrain est sans changement, hormis l’ajout de l’Alleluya. Le verset 2, « Introite in conspectu ejus, in exultatione » subit une importante transformation par l’adjonction du « sumite panem sanctum » qui renvoie à Luc (22) ; le premier stique du verset 3, « Scitote quoniam Dominus ipse est Deus : ipse fecit nos, et non ipsi nos », est modifié par « ille qui pascit nos ».
Texte
Jubilate Deo omnis terra : servite Domino in lætitia. Alleluya.
Sanctum jubile celebrat Ecclesia.
Jubilate Deo omnis terra : servite Domino in lætitia.
Introite fideles in conspectu ejus : sumite panem sanctum in exultatione. Alleluya.
Scitote quoniam ille qui pascit nos est Deus : ipse fecit nos et non ipsi nos.
Jubilate Deo omnis terra : servite Domino in lætitia. Alleluya.
Traduction
Peuples de toute la terre réjouissez-vous en Dieu, servez le Seigneur avec allégresse. Alleluya.
L’Église célèbre le saint jubilé.
Peuples de toute la terre, réjouissez-vous en Dieu, servez le Seigneur avec allégresse.
Fidèles, présentez-vous devant sa face, prenez dans la joie le pain qui est saint.
Reconnaissez que celui qui prend soin de nous est Dieu : c’est lui qui nous a fait, et nous ne nous sommes pas faits nous-mesmes.
Peuples de toute la terre réjouissez-vous en Dieu, servez le Seigneur avec allégresse. Alleluya.
(traduction d’après : Jean Du Mont [pseudonyme d’Isaac Le Maître de Sacy], Pseaumes de David. Traduction nouvelle selon la Vulgate, 2e édition, Paris, Pierre Le Petit, 1666, p. 264.)