Anonyme
AVE MARIS STELLA
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.263]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, à 4, dans Recueil Deslauriers (n° d.263), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 212v-213, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(f. 212v en entier ; 1er système du f. 213)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet.
Utilisation liturgique
Offices de la Vierge. Vêpres.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,sol2,ut2,fa3 / bc
Cette disposition chorale peut s’exécuter de plusieurs manières : soit avec deux voix d’enfants soutenues par deux pupitres de voix d’hommes (haute-contre, basse), soit avec trois voix d’enfants accompagnées par un pupitre de voix d’hommes. L’ensemble est soutenu par une basse continue.
Si on le souhaite, on pourra chanter les strophes paires en alternant avec le plain chant pour les impaires (voir l’annexe ci-dessous).
Notes sur le texte
Strophes 1, 3 et 5 / 7 de l’hymne
Texte
Ave maris stella,
Dei mater alma,
Atque semper virgo,
Felix cæli porta.
[Sumens illud ave
Gabrielis ore,
Funda nos in pace,
Mutans nomen Evæ.]
Solve vincla reis,
Profer lumen cæcis,
Mala nostra pelle,
Bona cuncta posce.
[Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus.]
Virgo singularis,
Inter omnes mitis,
Nos culpis solutos
Mites fac et castos.
[Vitam præsta puram,
Iter para tutum,
Ut videntes Jesum
Semper collætemur.
Sit laus Deo Patri,
Summo Christo decus,
Spiritui sancto,
Tribus honor unus.]
Traduction
Etoile de la Mer, Mére du Tout-Puissant,
Toûjours Vierge, toûjours Etoile sans nüage,
Porte du Ciel ouverte au pecheur gémissant,
Reçoy nostre humble hommage.
De nous comme de l’Ange accépte ce salut,
Et dans une paix sainte affermissant nostre ame,
Change l’impression que nostre sang receut
De la prémiére femme.
Des captifs du peché romps les tristes liens,
Aux esprits aveuglez rens de vives lumiéres,
Chasse loin tous nos maux, obtien-nous tous les biens,
Vierge, par tes priéres.
Montre de pleins effets du pouvoir maternel,
Fay qu’à remplir nos vœux cet Homme-Dieu s’applique,
Qui pour rendre la vie à l’homme criminel
Nasquit ton fils unique.
O Vierge sans pareille en clémence, en bonté,
Fay-luy de tous nos cœurs d’agréables victimes,
Verses-y ta douceur, joins-y ta chasteté,
Et lave tous nos crimes.
Epure nostre vie, enflame nostre esprit,
Du Ciel par ton suffrage asseure nous la voye,
Et fay nous-y gouster près de ton Jesus-Christ
Une éternelle joye.
Gloire, loüange, honneur et puissance au Tres-haut,
Gloire, honneur et loüange à sa parfaite image,
Gloire à l’Esprit divin ainsi qu’eux sans defaut,
A tous trois mesme hommage.
(Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge traduit en françois, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 461-463)
Édition moderne
Antoine Boesset, Sacred Music, Part 1 : Motets and Hymns, ed. Peter Bennett, Middleton (WI), A-R Editions, 2010, p. 171-174.
Annexe
Guillaume-Gabriel Nivers, Antiphonarium romanum, Paris, chez l’autheur, 1687, p. xxvi.