Anonyme
O VERE DIGNA HOSTIA
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.207]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.207), partition, ms,
352 x 220 mm, f. 174-174v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(3e système du f. 174 ; 1er système du f. 174v)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.
Utilisation liturgique
Pour le roi. Tous les temps. Antienne.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut2,ut3,ut4,fa3
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties « à la française ». La partie de dessus est chantée par les enfants de chœur. Ils sont accompagnés par quatre parties de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.
Notes sur le texte
Plusieurs sources relatent la genèse de cette paraphrase du O salutaris hostia et sa destination dans la liturgie de l’Église de France. Selon Guillaume Du Peyrat, ancien aumônier de Henri IV et Louis XIII, l’invention du O salutaris hostia se situerait après la bataille de Ravenne en 1612 qui vit la victoire du roi Louis XII. Le pape Jules II ordonna alors que l’on dise « quant et quant contre les François trois petites oraisons par luy faites, et adressées à la Vierge ». En réponse, Louis XII « obtint des Évesques de son Royaume, que tous les jours ès Églises Cathédrales, et Conventuelles pendant la Messe à l’eslévation du Corps de nostre Seigneur, on chanteroit ce cantique ». Mais en sa Chapelle, le texte fut modifié en O vere digna hostia (voir Du Peyrat, Histoire ecclésiatique de la Cour, Paris, Henry Sara, 1645, p. 791-792). Au milieu du xviiie siècle, Philippe Macquer et Joseph-Antoine-Toussaint Dinouart précisent que ce texte « fut ensuite reçu et pratiqué dans toutes les Églises de France », chanté après le O salutaris hostia. Ils ajoutent que « cet usage pieux est tombé comme beaucoup d’autres, en désuétude » (Abrégé chronologique de l’histoire ecclésiastique, tome iii, Paris, Hérissant fils, 1768, p. 191-192).
Texte
O vere digna hostia,
Spes unica fidelium,
In te confidit Francia,
Da pacem serva lilium.
Traduction
O salutaire et divine Hostie ! qui des Cieux ouvrez la porte, en vous seule la France se confie, conservez le Roi et donnez-nous la paix.
(traduction : Heures nouvelles ou prières choisies pour rendre la journée sainte, Lyon, Aimé de La Toche, 1769, p. 292)