Anonyme

O VENERANDA TRINITAS

(Hymne Adesto sancta Trinitas)

[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.192]

Attribution

Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).

Sources

Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.192), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 163, F-Pn/ Rés Vma ms 571

(f. 163 en entier)

Datation – Provenance

Aucun élément factuel ne permet de dater cette pièce pour laquelle aucune concordance n’a été établie.

Utilisation liturgique

Trinité. Vêpres.

Effectifs – Disposition – Interprétation

sol2,ut2,ut3,ut4,fa3 /bc

Ce motet est composé pour un chœur à cinq parties composé d’une partie pour voix d’enfant, accompagnée par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse, le tout étant soutenu par une basse continue.

Notes sur le texte

Ce centon anonyme rassemble, avec quelques variantes, deux textes anciens très utilisés aux xve et xvie siècles : le début du cantique O veneranda Trinitas (Ex suavissimo Ecclesia Cantico de Sancta Trinitate) qui sert de refrain et l’hymne Adesto sancta Trinitas tronquée d’un verset. Cette hymne particulière aux Dominicains est chanté à la place de l’hymne O lux beata Trinitas du bréviaire romain (voir S.-G. Pimont, Les Hymnes du bréviaire romain, Paris, Poussielgue frères, 1874, p. 289). Le texte du cantique initial a été critiqué par les réformés, notamment par Luc Sternberger, né en 1561 et disciple de Luther, qui prêchait ainsi : « Quiconque confesse et honore le nom de saincte Trinité, invente faussement trois Dieux ; que le nom de Trinité est superflu et inutile, pour n’estre point esprimé en aucun lieu de l’Escriture, et n’y ayant qu’un Dieu au Ciel. A cause dequoy il inhiba de chanter le Cantique, O veneranda Trinitas : et ordonna de chanter au lieu d’iceluy, O veneranda Dei bonitas. Adjoustant qu’il estimoit la Trinité, estre une femme, qui avoit eu trois maris, avec autres blasphèmes si horribles contre la mesme Tres-auguste Trinité, que je n’ose icy les specifier. » (voir Jacques Gaultier, jésuite, Table chronographique de l’estat du Christianisme, Lyon, Jacques Roussin, 1609, p. 427).

Dans la source musicale, la disposition inversée des strophes 2 et 4 semble peu probable. Nous avons donc opté pour un déroulé traditionnel, insérant entre chaque verset des retours du cantique, signalés seulement deux fois.

Texte

O veneranda Trinitas,

O adoranda Unitas.

Adesto sancta Trinitas,

Par splendor, una Deitas,

Qui extas rerum omnium,

Sine fine principium.

O veneranda Trinitas,

O adoranda unitas.

Te cælorum militia

Laudat, adorat, prædicat,

Triplexque mundi machina

Benedicit per sæcula.

O veneranda Trinitas,

O adoranda Unitas.

Unum te lumen (a) credimus,

Quod et ter idem colimus,

Alpha es tu (b) quem dicimus,

Te laudat (c) omnis spiritus.

O veneranda Trinitas,

O adoranda Unitas.

Laus Patri sit ingenito,

Laus ejus unigenito,

Laus sit sancto Spiritui,

Trino Deo et simplici.

O veneranda Trinitas,

O adoranda unitas.

(a) Georgius Cassander, Hymni ecclesiastici, Cologne, 1556 : « lumen te ».

(b) id.: « Alpha et omega ».

(c) id.: « laudet ».

Traduction

O très vénérable Trinité

O très adorable Unité.

Assiste nous, ô sainte Trinité

Splendeur pareille, unique Déité

Toy qui comprend toute chose et tout lieu,

Toy fin sans fin, Toy principe et millieu.

O très vénérable Trinité

O très adorable Unité.

Des cieux tournez l’Exercice marchant

Te va louant, adorant, et preschant,

Et le palais du triple monde uny

A tout jamais te chante Dieu bény.

O très vénérable Trinité

O très adorable Unité.

Nous te croyons une simple splendeur

Et t’adorons mesme en triple grandeur

Que nous disons estre principe et fin

Chante ton los chacun esprit divin.

O très vénérable Trinité

O très adorable Unité.

Louenge à toy Pere non engendré

Louenge à toy fils unique engendré

Louenge à toy Esprit saint procédant

O trois en l’un, l’un en trois résidant.

O très vénérable Trinité

O très adorable Unité.

(traduction de l’hymne : Guy Le Fèvre de La Boderie (secrétaire de Monseigneur, frère unique du roi Henry III), Hymnes ecclésiastiques, cantiques spirituels et autres meslanges poétiques, Paris, Robert Le Mangnier, 1578, f. 48)

Résumé

Compositeur

Titre

O veneranda Trinitas

Effectif simplifié

Cinq parties avec une voix d'enfants et basse continue

Effectif détaillé

sol2,ut2,ut3,ut4,fa3 / bc

Source

Paris BnF (Mus.) : Rés. Vma ms 571, n° d.192.

Genre musical

motet

Genres littéraire et liturgique

centon
hymne

Identifiant

Utilisation liturgique

Trinité
Vêpres