Anonyme
MAGNIFICAT ANIMA MEA
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.187]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.187), partition, ms,
352 x 220 mm, f. 157-158, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(f. 157 et 157v en entier ; 1er et 2e système du f. 158)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater cette pièce pour laquelle aucune concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Tous les temps. Vêpres.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,sol2,sol2,ut1,fa3 / bc
Cette disposition chorale peut s’exécuter avec quatre voix d’enfants accompagnées par un pupitre de voix d’hommes, basse.
Pour les versets pairs, la source ne prévoit aucune psalmodie, comme c’est le cas pour le Magnificat, n° d.186, rassemblant tous les dessus. Sur ce modèle, nous proposons, en plain chant alterné, une psalmodie tirée de l’Antiphonarium romanum de Guillaume-Gabriel Nivers (Paris, chez l’autheur, 1687) : voir l’annexe ci-dessous. Quant à la prosodie, elle est empruntée au même ouvrage de Nivers, p. lxxxx-lxxxxi. On pourra également chanter ces versets en plain chant avec ceux notés dans le Recueil Deslauriers au n° 282
(c et d).
Notes sur le texte
Du Cantique de la Vierge Marie (Luc, 1), seuls sont notés les versets impairs.
Texte
Magnificat anima mea Dominum.
Et exultavit spiritus meus in Deo, salutari meo.
Quia respexit humilitatem ancillæ suæ, ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes.
[Quia fecit mihi magna qui potens est : et sanctum nomen ejus.]
Et misericordia ejus a progenie in progenies : timentibus eum.
[Fecit potentiam in brachio suo : dispersit superbos mente cordis sui.]
Deposuit potentes de sede : et exaltavit humiles.
[Esurientes implevit bonis : et divites dimisit inanes.]
Suscepit Israël puerum suum : recordatus misericordiæ suæ.
[Sicut locutus est ad Patres nostros : Abraham et semini ejns in sæcula.]
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui sancto.
[Sicut erat &c.]
Traduction
Mon ame magnifie le Seigneur.
Et mon esprit à tressailly de joye, en Dieu mon Salutaire.
Il a regardé la bassesse de sa servante ; et à cause de cela toutes les générations me nommeront bienheureuse.
Parce que le Tout-puissant a fait en moy de grandes choses ; et a montré la vertu de son saint Nom.
Et sa miséricorde passe de race en race, à ceux qui le craignent.
Il a déployé la puissance de son bras, et mis les superbes bien loin de la pensée de leur cœur.
Il a déposé de leur siége les plus puissants, et a éxalté les plus ravalez.
Il a remply de biens ceux qui étoient pressez de la faim, et renvoyé vuides les opulents.
Il a pris en sa protéction Israël son serviteur, en rappelant le souvenir de sa miséricorde.
Ainsi qu’il l’avoit promis à nos péres, à Abraham et à sa postérité pour tout jamais.
Gloire soit au Pére, et au Fils, et au S. Esprit.
Telle qu’elle a été au commencement, &c.
(traduction : Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge, traduit en françois tant en vers qu’en prose, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 150-152).
Édition moderne
Antoine Boesset, Sacred Music, Part 2 : Canticles, Psalms, and Masses, ed. Peter Bennett, Middleton (WI), A-R Editions, 2010, p. 12-22.
Annexe
Guillaume-Gabriel Nivers, Antiphonarium romanum,
Paris, chez l’autheur, 1687, p. cvii-cviii.