Anonyme
MAGNIFICAT ANIMA MEA
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.186]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.186), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 155v-156v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(3e et 4e systèmes du f. 155v ; f. 156 et 156v en entier)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater cette pièce pour laquelle aucune concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Tous les temps. Vêpres.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,sol2,sol2,ut2,fa3 /bc
Cette disposition chorale peut s’exécuter de plusieurs manières : soit avec trois voix d’enfants accompagnées par deux pupitres de voix d’hommes, haute-contre et basse, soit par quatre voix d’enfants accompagnées par un pupitre de basse (la partie de haute-contre étant chantée par des bas-dessus à l’octave réelle).
La source prévoit, pour le premier verset pair « Et exultavit », une psalmodie rassemblant tous les dessus. Pour les autres versets pairs, alternés, nous proposons de reprendre cette psalmodie avec une prosodie adaptée, empruntée à l’Antiphonarium romanum de Guillaume-Gabriel Nivers (Paris, chez l’autheur, 1687, p. lxxxix-lxxxx).
Notes sur le texte
Du Cantique de la Vierge Marie (Luc, 1), seuls sont notés les versets impairs et le verset 2 psalmodié.
Texte
Magnificat anima mea Dominum.
Et exultavit spiritus meus in Deo, salutari meo.
Quia respexit humilitatem ancillæ suæ, ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes.
[Quia fecit mihi magna qui potens est : et sanctum nomen ejus.]
Et misericordia ejus a progenie in progenies : timentibus eum.
[Fecit potentiam in brachio suo : dispersit superbos mente cordis sui.]
Deposuit potentes de sede : et exaltavit humiles.
[Esurientes implevit bonis : et divites dimisit inanes.]
Suscepit Israël puerum suum : recordatus misericordiæ suæ.
[Sicut locutus est ad Patres nostros : Abraham et semini ejns in sæcula.]
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui sancto.
[Sicut erat &c.]
Traduction
Mon ame magnifie le Seigneur.
Et mon esprit à tressailly de joye, en Dieu mon Salutaire.
Il a regardé la bassesse de sa servante ; et à cause de cela toutes les générations me nommeront bienheureuse.
Parce que le Tout-puissant a fait en moy de grandes choses ; et a montré la vertu de son saint Nom.
Et sa miséricorde passe de race en race, à ceux qui le craignent.
Il a déployé la puissance de son bras, et mis les superbes bien loin de la pensée de leur cœur.
Il a déposé de leur siége les plus puissants, et a éxalté les plus ravalez.
Il a remply de biens ceux qui étoient pressez de la faim, et renvoyé vuides les opulents.
Il a pris en sa protéction Israël son serviteur, en rappelant le souvenir de sa miséricorde.
Ainsi qu’il l’avoit promis à nos péres, à Abraham et à sa postérité pour tout jamais.
Gloire soit au Pére, et au Fils, et au S. Esprit.
Telle qu’elle a été au commencement, &c.
(traduction : Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge, traduit en françois tant en vers qu’en prose, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 150-152).
Édition moderne
Antoine Boesset, Sacred Music, Part 2 : Canticles, Psalms, and Masses, ed. Peter Bennett, Middleton (WI), A-R Editions, 2010, p. 3-11.