Anonyme

ANTIPHONÆ AD MAGNIFICAT

(GRANDES ANTIENNES DE L’AVENT)

[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.72]

[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.130]

Attribution

Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).

Sources

A.

Anonyme, Antiph. ad Magnific., dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.72), partition, ms, 365 x 230 mm,
f. 89ʹ
v-91v, F-TO : ms 168

(dernier système du f. 89’v ; deux derniers des f. 90 et 90v ; dernier du f. 91)

 

B.

Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.130), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 110v-112v, F-Pn : Rés Vma ms 571

(fin du dernier système du f. 110v ; derniers systèmes des f. 111, 111v, 112 et 112v)

Comparaison des sources

Ces deux sources, très proches l’une de l’autre, témoignent d’un lien et peut-être d’une origine commune. Les rares variantes sont décrites dans le dossier Concordances et analysées dans celui de Peter Bennett.

Datation – Provenance

Aucun élément factuel ne permet de dater ces antiennes pour lesquelles aucune concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.

Utilisation liturgique

Avent. Vêpres. Antienne

Ces pièces, ayant toutes le même effectif, ont pu être chantées (ensemble au cours d’un même office de vêpres ? ou séparément aux différents jours de l'Avent ?) peut-être avec les psaumes n° t.69 (d.120), t.70 (d.124) et le Magnificat n° t.71 (d.128) traités en alternance avec l’orgue ou le plain chant. La source A, au f. 87v, donne un titre à cet ensemble : « Psalmi vesperarum duarum vocibus alternis ad organo vel choro versibus ». On peut penser également que la Missa duarum vocum, n° t.68 (d.135), copiée avant le titre, a servi le même jour pour la messe du matin.

Effectifs – Disposition – Interprétation

sol2,ut1

Ces pièces ont été composées pour deux parties de dessus (enfants) sans accompagnement instrumental. Il est difficile de savoir si les deux parties vocales doivent être chantées par des solistes ou en chœur. En effet, ce type d’effectif est extrêmement rare dans la musique française de cette époque et les seuls exemples connus, tous anonymes, se trouvent, comme ici, à la fois dans le manuscrit Tours-168 et dans le Recueil Deslauriers.

Notes sur le texte

Les sept antiennes « O » pour l’Avent se chantent chaque jour de la semaine précédant la fête de la Nativité, du 17 au 23 décembre. Le texte est tiré de différents livres de l’Ancien Testament : Exode (c.8, c.3), Isaïe (c.II, c.9.v.2, c.28), et Livre des Rois (I.8), mais également de l’Apocalypse (c.3).

 

Les « O » du manuscrit 168 de Tours sont incomplètes, comme celles du Recueil Deslauriers : il manque en effet la septième et dernière pièce « O Emmanuel ». Les raisons de cette lacune sont inconnues.

 

Par ailleurs, le texte des « O » est ici tronqué, ne conservant qu’un squelette des antiennes. Ainsi, la première se résume à « O sapientia, veni ad docendum nos », au lieu de « O sapientia, quæ ex ore altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortifer suaviter disponensque omnia : veni ad docendum nos viam prudentiæ ». Il serait tentant de chanter en plain chant les paroles tronquées (voir l’annexe, ci-dessous).

Texte

O sapientia, [quæ ex ore altissimi prodiisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter, suaviterque disponens omnia :] veni ad docendum nos.Alleluya.

 

O Adonaï, [et dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti ;] veni ad redimendum nos. Alleluya.

 

O radix Jesse, [qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum : quem gentes deprecabuntur] veni ad liberandum nos. Alleluya.

 

O clavis David, veni et educ nos de domo carceris. Alleluya.

 

O oriens lucis æternæ, veni. Alleluya.

 

O rex gentium, veni. Alleluya.

Traduction

O Sagesse, venez pour nous enseigner. Alleluya.

 

O Adonaï, venez pour nous racheter. Alleluya.

 

O Racine de Jessé, venez pour nous délivrer. Alleluya.

 

O clef de David, venez, et retirez le captif de la prison. Alleluya.

 

O lumiere eternelle de l’Orient, venez. Alleluya.

 

O Roy des Nations, venez. Alleluya.

 

(traduction d’après Pierre Guillaume, Meditations pour toute l’année, Première partie, Lyon, Carteron, 1670)

Annexe

 

Antiphonier benedictin pour les religieuses du Royal et celebre Monastere de Mont‑Martre, Paris, Louis Sevestre, 1646, p. 17-20.

 

Résumé

Compositeur

Titre

Antiphonæ ad magnificat - Grandes antiennes de l'Avent

Effectif simplifié

Deux voix d'enfants

Effectif détaillé

sol2,ut1

Source

Tours BM : ms 168, n° t.72
Paris BnF (Mus.) : Rés. Vma ms 571, n° d.130

Genre musical

motet

Genres littéraire et liturgique

antienne

Personne citée

Identifiant

Utilisation liturgique

Avent
Vêpres