FLORES APPARUERUNT
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.167]
Attribution
La mention du nom du compositeur au f. 142 du Recueil Deslauriers a été faite par le copiste de la musique, qui avait copié et attribué juste auparavant deux autres motets à Moulinié, motets qui ont été publiés en 1658 par Jacques de Senlecque dans les Meslanges de sujets chrestiens du compositeur en versions remaniées (voir Deslauriers n° d.165 et d.166). Bien que le motet Flores apparuerunt n’ait pas été publié dans ces Meslanges, le copiste semble bon connaisseur de l’œuvre de Moulinié et il n’y a aucune raison de contester l’attribution qu’il propose (voir Dossier attributions).
Source
Étienne Moulinié, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.167), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 141v-142, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(2e et 3e systèmes du f. 141v ; f. 142 en entier)
f. 142 : « Moulinier » par le copiste de la musique
utilisation de la notation noire (mes. 37-41)
présence d’une partie de basse continue, non chiffrée, lorsque la basse vocale se tait.
Datation – Provenance
Cette œuvre ne fut pas imprimée dans les Meslanges de sujets chrestiens de Moulinié (Paris, Jacques de Senlecque, 1658), volume prêt dès 1650. Toutefois, il est probable qu’elle a été composée à la même époque.
Utilisation liturgique
Offices de la Vierge. Visitation de la Vierge.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut2,ut3,ut4,fa4 / bc
Ce motet est composé pour un chœur à cinq voix comportant une partie d’enfants accompagnée par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse, le tout étant soutenu par une basse continue.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme, peut-être une antienne, emprunte au Cantique des cantiques (ii, 1-12), et plus particulièrement à la forme révisée d’après l’hébreu par Isidoro Clario [da Chiaro] du 1er verset « Ego flos campi, et lilium convallium » qui devient « Tu rosa Saron… » (voir Max Engammare, ‘Qu’il me baise des baisiers de sa bouche’. Le cantique des cantiques à la Renaissance : étude et bibliographie, Genève, Librairie Droz, 1993, p. 210). On notera aussi la mutation du 12e verset, dans l’ordonnancement de la phrase et le remplacement de « putationis » par « cantillationis ».
Texte
Flores apparuerunt in terra nostra, vox turturis audita est, tempus cantillationis advenit.
Tu rosa Saron et lilium convallium, corcule mi, his fulci me quia amore langueo.
Traduction
Les fleurs commencent à paraître sur notre terre, on a entendu la voix de la tourterelle, le temps des chants approche.
O toi, rose de Saron et lys des vallées, mon cœur bien-aimé, console-moi avec celles-ci, parce que je languis d’amour.
(traduction : Jean Duron)
Édition moderne
Étienne Moulinié, Meslanges de sujtes chrestiens, éd. Jean Duron, Versailles, Éditions du CMBV, 1996, p. 373-379.