IGNIS VIBRANTE LUMINE
[Hymne Beata nobis gaudia]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.45]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.45), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 39v-40, F‑Pn/ Rés Vma ms 571
(2e et 3e systèmes du f. 39v ; 1er système du f. 40)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Pentecôte. Laudes.
Effectifs – Disposition – Interprétation
ut1,ut1,ut3,ut4,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à six parties composé de deux voix d’enfant, accompagnées par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.
Il est probable que les strophes impaires de cette hymne aient été chantées en alternance en plain chant (voir l’Annexe ci-dessous), les strophes paires reprenant la section à cinq parties.
Notes sur le texte
Deuxième strophe de l’hymne Beata nobis gaudia.
Texte
[Beata nobis gaudia
Anni reduxir orbita,
Cum Spiritus Paraclitus
Effulsit in discipulos,]
Ignis vibrante lumine
Linguæ figuram detulit,
Verbis ut essent proflui,
Et charitate fervidi.
[Linguis loquuntur omnium,
Turba pavent gentilium :
Musto madere deputant
Quos Spritus repleverat.
Patrata sunt hac mystice,
Paschæ peracto tempore,
Pleno dierum numero,
Quo lege fit remissio.
Te nunc, Deus, pissime,
Vultu precamur cernuo,
Illapsa nobis cælitus
Largire dona Spiritus.
Dudum sacrata pectora
Tua replesti gratia,
Dimitte nostra crimina,
Et da quieta tempora.
Gloria Patri, Domino,
Natoque qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito,
In sæculorum sæcula.]
Traduction
L’Invariable tour qui regle chaque année
Nous retrace un mystére où chacun applaudit,
En nous ramenant la journée,
Où sur le saint troupeau l’Esprit saint descendit
En feu vif et perçant sur leurs testes il vole,
Sur leurs testes à tous en langues il s’épart,
Et la ferveur et la parole
Sont des dons où par luy chacun d’eux a sa part.
De toutes Nations ils parlent le langage,
Le Gentil s’en étonne, admire, tremble, croit,
Tandis que le Juif plein de rage
Impute aux vins fumeux ce qu’il entend et voit.
Pareil nombre de jours sépare ce mystére
De la Pasque où revit le sacré Rédempteur,
Qu’il faut d’ans à la loy sévére
Pour remettre à jamais la debte au débiteur.
Dieu puissant et tout bon qu’aucun ne peut comprendre,
Devant ta Majesté nous abaissons les yeux :
Sur nos ames daigne répandre
Ces dons du saint Esprit que tu verses des Cieux.
Toy qui fis inonder les torrens de ta Grace
Sur ce troupeau choisi qu’il te plût de benir,
Pardonne à nostre impure masse,
Et nous asseure à tous un tranquille avenir.
Gloire soit à jamais au Pére inconcevable,
Pareille gloire au Fils qui s’est ressuscité,
Pareille à l’Esprit inéffable,
Et durant tous les temps, et dans l’Eternité.
(traduction : Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge traduit en françois, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 448-451)
Annexe
Antiphonarium romanum, nova et certissima notarum editione modulatum, Paris, Jean et Robert de La Caille, 1679, p. 132.