PATER SUPERNI LUMINIS
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.40]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.40), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 37v-38, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(3e système du f. 37v ; 1er et 2e systèmes du f. 38)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Sainte Marie-Madeleine. Vêpres.
Effectifs – Disposition – Interprétation
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties composé de deux voix d’enfants, accompagnées par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Il est probable que l’hymne ait été chanté en alternance avec le plain chant (voir l’Annexe ci-dessous) pour les chantres ou avec l’orgue, par exemple : 1. polyphonie à 5 – 2. plain chant – 3. polyphonie à 4 – 4 plain chant – 5. polyphonie à 5.
Notes sur le texte
1er et 3e versets de l’hymne homonyme.
Texte
Pater superni luminis,
Cum Magdalenam respicis,
Flammas amoris excitas,
Geluque solvis pectoris.
[Amore currit saucia
Pedes beatos ungere,
Lavare fletu, tergere
Comis, et ore lambere.]
Adstare non timet cruci,
Sepulcro inhæret anxia,
Truces nec horret milites :
Pellit timorem charitas.
[O vera, Christe, charitas ;
Tu nostra purga crimina,
Tu corda reple gratia,
Tu redde cæli præmia.
Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Paraclito,
Et nunc et in perpetuum. Amen.]
Traduction
Père des célestes clartez,
A peine tes regards tournent sur Madelaine,
Que les traits d’une flamme et divine et soudaine
Des glaces de son cœur fondent les duretez.
L’amour qui vient de l’embraser
Sur les pieds du Sauveur verse une sainte pluye,
Les parfume d’odeurs, et de sa tresse essuye
Ce que sa bouche en feu ne peut assez baiser.
Sans crainte elle l’embrasse mort,
Du tombeau sans frayeur elle assiége la pierre,
Elle y voit, sans trembler, et Juifs, et gens de guerre :
La peur n’a point de place où l’amour est si fort.
O Jesus, véritable amour,
Fay que par tes bontés nostre crime s’efface ;
Remply nos cœurs icy de ta céleste Grace,
Et sois leur récompense en l’éternel sejour.
Gloire à l’immense Trinité,
Gloire au Pére éternel, gloire au Verbe inéffable,
Gloire à leur Esprit saint ainsi qu’eux adorable,
Et durant tous les temps, et dans l’Eternité.
(traduction : Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge traduit en françois, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 476-479)
Annexe
Guillaume-Gabriel Nivers, Antiphonarium romanum,
Paris, chez l’autheur, 1687, p. 161.