QUÆ TE VICIT CLEMENTIA
[Hymne Jesu nostra redemptio]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.39]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.39), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 37-37v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(fin du 1er système, 2e et 3e systèmes du f. 37 ; 1er et 2e systèmes du f. 37v)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie. L’indication curieuse « 2e. Verset. à. 5 » en tête de la seconde partie (voir f. 37v) s’accordant mal au texte du 5e verset de l’hymne, il est possible que ce motet au contrepoint savant ait été composé pour un Puy de musique, et donc sans alternance de plain chant (voir le motet n° d.7).
Utilisation liturgique
Ascension. Vêpres.
Effectifs – Disposition – Interprétation
ut1,ut3,ut4,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties composé d’une voix d’enfant, accompagnée par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.
Si on le souhaite, on pourra chanter les autres versets en alternant le plain chant (voir l’Annexe ci-dessous) et la polyphonie.
Notes sur le texte
2e et 5e versets de l’hymne Jesu nostra redemptio, qualifiée d’« Hymne ancienne » dans le Bréviaire romain suivant la réforme du Concile de Trente, […] revu et corrigé par Clément VIII, et depuis par Urbain VIII, partie de printemps, Pars, P. C. Lemercier, 1756, p. 395.
Texte
[Jesu, nostra redemptio,
Amor et desiderium,
Deus creator omnium,
Homo in fine temporum.]
Quæ te vicit clementia,
Ut ferres nostra crimina ?
Crudelem mortem patiens,
Ut nos a morte tolleres ?
[Inferni claustra penetrans,
Tuos captivos redimens,
Victor triumpho nobili,
Ad dextram Patris residens.
Ipsa te cogat pietas
Ut mala nostra superes,
Parcendo, et voti compotes
Nos tuo vultu saties.]
Tu esto nostrum gaudium,
Qui es futurus præmium ;
Sit nostra in te gloria
Per cuncta semper sæcula.
Traduction
Sauveur, qui nous as tous rachetez de ton sang,
Seul desir d’une flame pure,
Vray Dieu, vray Créateur de toute la Nature,
Qui dans la fin des temps d’un homme as pris le rang.
Quel excès de bonté, quel amoureux effort
Te charge de tout nostre crime,
D’un crüel attentat volontaire victime,
Qui meurs pour affranchir nos ames de la mort ?
Il t’a plû de descendre aux prisons de l’Enfer,
Pour en retirer des esclaves ;
Et vainqueur du Démon qu’en son trosne tu braves,
A la dextre du Pére on t’en voit triompher.
Que la mesme bonté par un heureux pardon
Triomphe aussi de nos foiblesses,
Remply les vœux ardens que forment nos tendresses,
Et fay nous de ta veuë un immüable don.
Sois nostre joye icy, pour estre au Ciel un jour
Le doux prix de nostre victoire ;
Fay que nos cœurs en toy reünissent leur gloire,
Et dans ces sombres lieux, et dans ce clair séjour.
(traduction : Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge traduit en françois, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 440-441)
Annexe
Antiphonarium romanum, nova et certissima notarum editione modulatum, Paris, Jean et Robert de La Caille, 1679, p. 116.