OSCULETUR ME
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.14]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.14), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 12v-14v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(3e système du f. 12v ; f. 13-14 en entier ; 1er système du f. 14v)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie. Toutefois, la forme en deux parties distinctes, l’absence de lien liturgique, le texte choisi, la complexité du contrepoint laissent à penser que cette pièce a pu être écrite pour un Puy de musique, voire remporter le prix.
Utilisation liturgique
Indéterminée (la forme générale du motet et sa longueur ne correspondent pas aux canons de la liturgie).
Effectifs – Disposition – Interprétation
Le motet est composé pour un chœur à six voix avec deux parties de dessus chantées par les enfants de chœur, soutenus par quatre pupitres d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme reprend presque sans changement le premier chapitre du Cantique des cantiques (versets 1-3 et 6).
Texte
[PRIMA PARS]
Osculetur me osculo oris sui : quia meliora sunt, ubera tua vino.
Fragrantia unguentis optimis. Oleum effusum nomen tuum : ideo adolescentulæ dilexerunt te.
Trahe me : post te curremus in odorem unguentorum tuorum.
SECUNDA PARS
Introduxit me rex in cellaria sua : exultabimus et lætabimur (a), memores uberum tuorum super vinum.
Judica mihi, quem diligit anima mea, ubi pascas, ubi cubes in meridie, ne vagari incipiam post greges sodalium tuorum ?
(a) Cantique des cantiques : « lætabimur in te ».
Traduction
[PREMIÈRE PARTIE]
Qu’il me baise des baisers de sa bouche : car tes amours sont meilleures que le vin ?
Pour l’odeur de tes precieuses huiles de senteur, (ton Nom est une huile de senteur espandue) pource t’aiment les filles.
Tire-moi, nous courrons apres toi dans les effluves de tes parfums.
SECONDE PARTIE
Le Roi m’a introduite en ses chambres : nous nous esgayerons, et nous resjouïrons : nous ramenteurons tes amours plustost que le vin.
Declare-moi, ô toi qu’aime mon ame, où c’est que tu pais tes troupeaux, où tu les fais reposer sur le midi : car, pourquoi seroi-je comme une femme voilée prés des parcs de tes compagnons ?
(traduction d’après : Jean Diodati, Les livres de Job. Pseaumes. Proverbes. Ecclesiaste. Cantique des cantiques expliqués par de brieves annotations, Genève, Jean de Tournes, 1638, p. 445 et 447)