Anonyme
VENI MARIA VENI IN CÆLUM
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.33]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.33), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 52v-53, F-TO : ms 168
(f. 52v-53 en entier.)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique, sinon l’allusion à Limoges pour l’office de saint Gaucher (voir ci-dessous).
Utilisation liturgique
Assomption de la Vierge ? Sept douleurs de la Vierge ?
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut1,ut3,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. Les deux parties de dessus, chantées par les enfants de chœur, sont soutenues par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Notes sur le texte
Ce centon complexe est probablement dû à la plume d’un lettré. Les paroles renvoient par fragments à saint Augustin (« Te vivente »), à l’Évangile selon saint Luc (« Nolite flere »), à la Genèse 25.32 (« En morior ») ou à Simeone Metafraste (ixe siècle) pour « Vos valete filioli ». On notera toutefois que la phrase « Filioli mei nolite flere » est attribuée à saint Gaucher d’après un ancien codex de Limoges : voir Vitæ aliquot sanctorum ad Aquitaniam spectantium (Novæ Bibliothecæ manuscript librorum, Tomus secundus), Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1657, p. 563.
Texte
Veni, Maria, veni in cælum.
Veni, ô mater.
Trahe me, ô fili.
Surge, ô mater.
En morior amore.
Veni, Maria, veni in cælum.
Vos valete, filioli,
Ha ! miseri !
Nolite flere, filioli,
Heu ! te vivente vivere volumus,
Te moriente mori.
Veni, Maria, veni in cælum.
Traduction
Venez, Marie, venez au ciel.
Venez ô ma mère.
Entraînez-moi, ô mon cher fils.
Levez-vous, ô mère.
Voyez que je me meurs d’amour pour vous.
Venez, Marie, venez au ciel.
Portez-vous bien, mes fils chéris.
Ah ! pauvres de nous !
Ne pleurez pas, mes fils chéris.
Hélas ! nous voulons vivre avec toi quand tu es vivant,
Mourir avec toi quand tu mourras.
Venez, Marie, venez au ciel.
(traduction : Jean Duron)