Anonyme
RUISSEAU QUI COURS
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.13]
Attribution
Cette chanson est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.13), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 27v-28v, F-TO : ms 168
(f. 27v-28 en entier ; deux premiers systèmes du f. 28v.)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater cette chanson pour laquelle aucune concordance n’a été établie pour la musique. Il est possible que le choix du texte se soit fait après la publication de la poésie de Saint-Amant en 1629 ou celle de l’air de cour de François Richard en 1637.
Effectifs – Disposition – Interprétation
ut1,ut3,ut4,fa4
La partie de dessus, chantée par une voix de femme ou d’enfant, est accompagnée par trois voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Notes sur le texte
Les paroles de cette chanson ont été composées par Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant (Rouen 1594 – Paris 1661) : « Plainte sur la mort de Sylvie », et publiées dans Les Œuvres du sieur de Saint-Amant (Paris, impr. Robert Estienne pour François Pomeray et Toussainct Quinet, 1629, p. 127-128). Par ailleurs, ce texte a également été mis en musique (différente) et publié par François Richard (1580? – 1650) sous deux formes distinctes : 1° pour voix et tablature dans « Recit. », Airs de cour avec la tablature de luth, Paris, Pierre Ballard, 1637, f. 21v-22, Bibliothèque nationale de France, Musique, Rés Vm7 571 ; 2° en version polyphonique dans « Recit. », Airs de cour à 4 parties, Paris, Pierre Ballard, 1637, parties séparées, f. 23v-24, Bruxelles, Bibliothèque royale, Fétis 2385 A.
Texte
[PREMIÈRE PARTIE]
Ruisseau qui cours aprés toy-mesme,
Et qui te fuis toy-mesm’aussi,
Arreste un peu ton ond’ici (a),
Pour escouter mon dueil extresme ;
Et quand tu l’auras sçeu (b), va-t’en dire à la mer,
Qu’elle n’a rien de plus amer.
SECONDE PARTIE
Raconte-luy comme Sylvie,
Qui seule gouvernoit mon sort,
A reçeu (c) le coup de la mort
Au plus bel aage de sa vie (d) :
Et que cét accident triumphe à (e) mesme jour
De touttes (f) les forces d’amour.
TROISIÈME PARTIE
Las ! je ne puis (g) dire autre chose
Mes souspirs tranchent mon discours (h) :
Adieu ruisseau, reprend (i) ton cours,
Qui non plus que moy ne repose ;
Et si par mes regretz j’ay bien peu (j) t’arrester,
Voila des pleurs pour te haster.
(a) Saint-Amant : « icy ».
(b) id. : « Puis quand tu l’auras sceu ».
(c) id. : « receu ».
(d) id. : « âge de la vie ».
(e) id. : « triomphe en ».
(f) id. : « toutes ».
(g) id. : « Je n’en puis ».
(h) id. : « trenchent mes discours ».
(i) id. : « repren ».
(j) id. : « Que si par mes regrets i’ay bien pû ».