INFANTEM VIDIMUS
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.68]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.68), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 64v, F‑Pn/ Rés Vma ms 571
(1er et 2e systèmes du f. 64v)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Nativité.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut1,ut3,ut4
Ce motet est composé pour un chœur à quatre parties composé de deux voix d’enfants, accompagnées par deux pupitres de voix d’hommes : haute-contre et basse-taille.
Notes sur le texte
Ce texte, généralement confié aux enfants, se chante après la messe de minuit, juste avant l’intonation du Te Deum, qui s’enchaîne aux laudes. Il entre dans un dispositif scénique et avec des variantes propres à chaque église. Pierre-Nicolas Grenier (Introduction à l’histoire générale de la province de Picardie, Amiens, Paris, Dumoulin, 1856, p. 390) décrit ce dispositif à Amiens : « Pendant laudes, deux chanoines-diacres, debout au lutrin, chantaient aux enfants de chœur, en aube, placés en ligne sur le marchepied de l’autel, ayant derrière eux leur maître de musique en chape, jouant de la basse : pastores dicite ? quid nam vidistis, et annuntiate Christi nativitatem. Les enfants répondaient sur le même ton : infantem videmus pannis involutim, et choros angelorum laudantes dominum. » Bernard Dompnier (« Les ‘petites farces ou comédies spirituelles de Noël’ : Des traditions liturgiques contestées entre xviie et xviiie siècle », Siècles, cahiers du Centre d’histoire ‘Espaces et cultures’, 2005, n° 21, p. 71) relate un cérémonial plus complexe à Clermont en 1654, où le chant se place après le Te Deum (Breviarium claromentense. Pars hyemalis, Clermont, Nicolas Jacquard, 1654, p. 268-269) :
« Quo finito duo pueri Chori stantes a parte sinistra altaris, et tres superchorarii Presbyteri induti capis albis stantes supra gradus Chori, cantant Antiphonas quæ sequuntur in canto plano.
Pueri Chori : Quem quæritus in præsepe pastores dicite ?
Presbyteri : Salvatorem Christum Dominum infantem pannis involutum, secundum sermonem Angelicum.
Pueri Chori : Adest hic parvulus cum Maria matre sua, de qua dudum vaticinando Isaias dixerat Propheta : Ecce virgo concipiet, et pariet filium : Et nunc euntes dicite, quia natus est.
Alleluia, Alleluia. Jam vere scimus Christum natum in terris, de quo canite omnes cum Propheta dicente : […] »
La formulation des paroles de ce motet avec la finale « collaudate Dominum », rare en France, est fréquente en Italie.
Texte
Infantem vidimus pannis involutum et choros angelorum collaudantes Dominum.
Traduction
Nous avons vu un enfant enveloppé de langes et les chœurs des anges célébrant les louanges du Seigneur.
(traduction : Jean Duron)