PRÆSULUM CHORUS IN TRANSLATIONE
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.23]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.23), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 25v-26v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(les f. 25v-26v en entier)
utilisation de la notation noire (mes. 1-3, 26-27)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie. La référence du texte à la translation des reliques de saint Martin laisse supposer que cette œuvre a été conçue pour la collégiale Saint-Martin de Tours (voir aussi le motet Exultemus et lætemur, n° d.76, sur le même thème, dans le même ton et pour le même effectif).
Utilisation liturgique
Translation des reliques de saint Martin (4 juillet)
Effectifs – Disposition – Interprétation
Le motet est composé pour un chœur à six parties avec deux voix de dessus chantées par les enfants de chœur accompagnés par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse. Deux solistes (dessus et basse-taille) interrogent le chœur et pourront être isolés.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme dédié à saint Martin est écrit sous forme de dialogue ou d’histoire sacrée. Il énonce par questions-réponses les hauts faits de la vie du saint patron de la ville de Tours, tels qu’ils ont été décrits par Sulpice Sévère : la rencontre avec le diable, la destruction des sanctuaires païens, la guérison du lépreux à Paris. Parmi les personnages dont il est fait mention, on notera sainte Vitaline qu’il lava de tout péché à Artonne en Auvergne, saint Paulin évêque de Nole qui recouvrit la vue grâce à saint Martin et enfin le proconsul Tetradius dont l’esclave était possédé par le démon.
Texte
Præsulum chorus in translatione sancti præsulis laudate Dominum de cælis.
Quis mirabilia fecit ? Sanctus Martinus.
Quis honor clericorum ? Divus Martinus.
Quis gemma præsulum ? Noster Martinus.
Turonorum quis patronus ? Sanctus Martinus.
Præsulum chorus in translatione sancti præsulis laudate Dominum de cælis.
Quis dæmones (a) fugavit ? Sanctus Martinus.
Quis mortuos suscitavit ? Divus Martinus.
Quis fana (b) diruit ? Sanctus Martinus.
Quis leproses curavit ? Sanctus Martinus.
Quis Vitalinam sacravit ? Sanctus Martinus.
Quis Tetradium terruit ? Divus Martinus.
Quis Paulinum illuminavit ? Divus Martinus.
Quis flammis imperavit ?
O ineffabilem virum per quem nobis tanta miracula coruscant.
(a) Deslauriers : « demones »
(b) id. : « phana ».
Traduction
O chœur des évêques, à l’occasion de la fête de la translation du saint évêque, louez le Seigneur depuis les cieux.
Qui fit des miracles ? Saint Martin.
Qui fut l’honneur des clercs ? Le bienheureux Martin.
Qui fut la perle des évêques ? Notre Martin.
Qui est le saint patron des Tourangeaux ? Saint Martin.
O chœur des évêques, à l’occasion de la fête de la translation du saint évêque, louez le Seigneur depuis les cieux.
Qui a fui les démons ? Saint Martin.
Qui a éveillé les morts ? Le bienheureux Martin.
Qui a détruit les temples ? Saint Martin.
Qui a soigné les lépreux ? Saint Martin.
Qui a lavé de tout péché sainte Vitaline ? Saint Martin.
Qui a expulsé le démon de Tetradius ? Le bienheureux Martin.
Qui a illuminé saint Paulin ? Le bienheureux Martin.
Qui a ordonné aux flammes ? Le bienheureux Martin.
O homme admirable par qui tant de miracles nous sont advenus !
(traduction : Jean Duron.)