Anonyme
NON EX VIRILI SEMINE
[ Hymne Veni redemptor gentium ]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.88]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.88), partition, ms,
352 x 220 mm, f. 81-82, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(f. 81-81v en entier ; 1er et 2e systèmes du f. 82)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Nativité.
Effectifs – Disposition – Interprétation
ut1,ut3,ut4,ut4,fa4
ut1,ut3,ut4,fa4
Ce motet est composé pour un chœur à cinq voix composé d’une partie pour les enfants, accompagnée par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse. La première section se chante à cinq parties ; la seconde est à quatre parties : dessus, haute-contre, basse-taille et basse ; la dernière à cinq parties.
Le choix des strophes 2, 5 et 8 de l’hymne suggère une alternance de la polyphonie et du plain chant (voir l’Annexe ci-dessous). Toutefois, cette alternance est contredite par la mention du copiste à propos de la 8e strophe au f. 82 : « 3.e Verset. a 5. », ce qui peut laisser penser que seules sont chantées les trois strophes copiées. À moins qu’il ne s’agisse d’une note pour signifier le simple lien de ce « Gloria tibi Domino » avec ce qui précède.
Notes sur le texte
Seconde, cinquième et huitième strophes de l’hymne Veni redemptor gentium, composée par Ambroise de Milan pour la fête de Noël. Selon le bénédictin De Vert, cette hymne n’est plus en usage au xviie siècle : « Depuis la réformation du breviaire […] on ne dit plus à vêpres l’hymne Veni redemptor gentium, à laquelle on a substitué celle qui commence par Christe redemptor omnium » (Claude de Vert, Explication simple, littérale et historique des cérémonies de l’Église, tome second, Paris, Florentin Delaulne, 1708, p. 7).
Texte
[Veni, redemptor gentium,
Ostende partum Virginis ;
Miretur omne sæculum,
Talis decet partus Deum.]
Non ex virili semine.
Sed mystico spiramine
Verbum Dei factum est caro
Fructusque ventris floruit.
[Alvus tumescit Virginis,
Claustra pudoris permanent,
Vexilla virtutum micant,
Versatur in templo Deus.
Procedit e thalamo suo,
Pudoris aula regia,
Geminæ gigas substantiæ,
Alacris ut currat viam.]
Egressus ejus a Patre,
Regressus ejus ad Patrem ;
Excursus usqu’ad (a) inferos,
Recursus ad sedem Dei.
[Æqualis æterno Patri,
Carnis trophæo cingere ;
Infirma nostri corporis
Virtute firmans perpeti.
Præsepe jam fulget tuum,
Lumenque nox spirat novum
Quod nulla nox interpolet,
Fideque jugi luceat.]
Gloria tibi, Domine (b),
Qui natus est de Virgine,
Cum Patr’et (c) sancto Spiritu
In sempiterna sæcula.
(a) livres liturgiques : « usque ad »
(b) Deslauriers : « Domino ».
(c) livres liturgiques : « Patre et ».
Traduction
Venez, rédempteur des nations ; montrez-nous l’enfantement d’une Vierge ; que tous les siècles soient dans l’étonnement : cet enfantement sied à un Dieu.
Ce n’est point l’œuvre d’un homme ; c’est par le souffle mystique de l’Esprit divin, que le Verbe de Dieu s’est fait chair, que le fruit des entrailles a fleuri.
Le signe de la maternité se révèle en la Vierge ; mais le sceau de la pudeur est demeuré intact ; l’étendard de la puissance se déploie ; Dieu habite dans son temple.
Il sort de la couche nuptiale, royal palais de la pudeur ; Géant aux deux natures, il court sa voie à pas de conquête.
Il est sorti du Père ; il est remonté au Père ; il plonge jusqu’aux Enfers, il reparaît sur son trône de Dieu.
Fils égal à l’éternel Père, revêtez les trophées de la chair ; affermissez par votre vertu toujours vivante les défaillances de notre corps.
Déjà resplendit votre crèche ; dans la nuit s’exhale une lumière nouvelle, que jamais l’ombre n’obscurcira : c’est l’éternelle splendeur de la foi.
Gloire à vous, Seigneur, qui êtes né d’une Vierge, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles sans fin.
(traduction : Prosper Guéranger, L’Année liturgique. Première section. L’Avent liturgique, Le Mans, Fleuriot, 1841, p. 248).
Annexe
GregoBase, version cistercienne.