Anonyme
OMNES GENTES… SUBJECIT GALLIAM
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.99]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.9]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
A.
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.99), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 125v-127, F-TO : ms 168
(f. 125v-126v en entier ; 1er système du f. 127)
B.
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.9), partition, ms,
352 x 220 mm, f. 7v-9, F-Pn : Rés Vma ms 571
(2e et 3e systèmes du f. 7v ; f. 8-8v en entier ; 1er système du f. 9)
Comparaison des sources
Les deux sources A et B témoignent d’un lien et peut-être d’une origine commune. Les rares variantes sont décrites dans le dossier de Concordances et analysées dans celui de Peter Bennett
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.
Utilisation liturgique
Pour le roi.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut2,ut3,ut4,fa3
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties avec une seule partie de dessus chantée par les enfants de chœur et soutenue par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, et basse.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme, prière pour le roi et la France, paraphrase les versets 1, 3, 4, 6 et 7 du psaume 46. Les premier et septième versets sont sans changement, hormis l’ajout de l’Alleluya pour le premier. Son second stique sert de refrain au motet. Dans le verset 3, « populos nobis » est modifié en « Galliam nobis » ; dans le verset 4, « speciem Jacob » devient « speciem Borbonii » et le pronom relatif « quem » remplaçant le « quam » du psaume se rapporte au roi. Quant au verset 6, il est chanté quatre fois, invoquant successivement Dieu, Jésus Christ, la personne du roi, et enfin Louis XIII vainqueur des « rebelles » (les protestants) au cours des années 1620. Voir le motet Dum silentium de Bouzignac, n° t.37 (d.106).
Texte
Omnes gentes plaudite manibus : jubilate Deo in voce exultationis. Alleluya.
Subjecit Galliam nobis : et rebelles sub pedibus nostris.
Jubilate Deo in voce exultationis.
Elegit nobis hæreditatem suam : speciem Borbonii quem dilexit. Alleluya.
Psallite Deo nostro, psallite.
Psallite Jesu Christo, psallite.
Psallite regi nostro, psallite.
Psallite Ludovico, psallite.
Quoniam rex omnis terræ Deus : psallite sapienter.
Jubilate Deo in voce exultationis.
Traduction
Peuples, louez tous Dieu en frappant des mains : témoignez les transports de votre allégresse par des cris de réjouissance. Alleluya.
Il a mis la France sous notre protection : et les rebelles sous nos pieds.
Témoignez les transports de votre allégresse par des cris de réjouissance.
Il a choisi parmi nous son héritage : la majesté du Bourbon qu’il a aimé. Alleluya.
Chantez à la gloire de notre Dieu, chantez.
Chantez à la gloire de Jésus-Christ, chantez.
Chantez à la gloire de notre roi, chantez.
Chantez à la gloire de Louis, chantez.
Car Dieu est le roi de toute la terre : chantez avec sagesse.
Témoignez les transports de votre allégresse par des cris de réjouissance.
(traduction d’après : Jean Du Mont [pseudonyme d’Isaac Le Maître de Sacy], Pseaumes de David. Traduction nouvelle selon la Vulgate, 2e édition, Paris, Pierre Le Petit, 1666, p. 121-122.)