Anonyme
CLARIS CONJUBILA GALLIA
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.265]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, à 4, dans Recueil Deslauriers (n° d.265), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 213v-214, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(trois derniers systèmes du f. 213 ; trois premiers systèmes du f. 214)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet.
Utilisation liturgique
Translation des reliques de saint Benoît (11 juillet). Vêpres.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,sol2,ut2,fa3 / bc
Cette disposition chorale peut s’exécuter de plusieurs manières : soit avec deux voix d’enfants soutenues par deux pupitres de voix d’hommes (haute-contre, basse), soit avec trois voix d’enfants accompagnées par un pupitre de voix d’hommes. L’ensemble est soutenu par une basse continue.
Si on le souhaite, on pourra chanter les strophes paires en alternant avec le plain chant (voir dans le Recueil Deslauriers au no 281-g, ou l’annexe ci-dessous).
Notes sur le texte
Strophes 1, 3 et 5 / 7 de l’hymne composée par Pierre le Vénérable [Petrus Mauritius], abbé de Cluny.
Texte
Claris conjubila Gallia laudibus,
Læteris Benedicti Patris ossibus,
Fœlixque (a) gremio condita patria (b)
Servas membra celebria.
[Miris Italiæ fulserat actibus,
Gallos irradias corpore mortuus,
Signis ad tumulum crebrius emicat,
Illustrans patriam novam.]
Hic (c) vatum veterum facta resuscitat,
Morti quod libuit mortuus imperat,
Extinctum propriis ossibus excitat,
O quam mira potentia !
[Jam cælo residens, ô Pater optime.
Divinis famulos imbue regulis,
Angustum per iter scandere largiens,
Dona regna perennia.]
Cunctorum dominans omnipotentia,
Quæ de sede poli conspicis omnia,
Psallentum placide suscipe cantica
Votis voce precantia. Amen.
(a) sources liturgiques : « Fœlix, quæ ».
(b) id. : « proprio ».
(c) id. : « hinc ».
Traduction
Quelle est ta gloire, heureuse France !
Quels sont ces os sacrez qui doivent t’entichir ?
Benoist paroît ici pour n’en jamais sortir,
Et pour prendre en ton sein comme une autre puissance.
Autrefois toute l’Italie,
De sa vie éclatante admira le flambeau ;
Et la France aujourd’hui vient rendre à son tombeau,
L’honneur dont sa vertu devoit être suivie.
Que de puissance en ces Reliques !
Ce corps inanimé triomphe de la mort ;
Et lui fait rendre enfin, par un puissant effort,
Ceux qu’elle avoit soûmis à ses loix tyranniques.
Du sein d’une vie immortelle,
Benoist, conduis nos pas dans cet étroit chemin :
Que malgré les périls nous arrivions enfin
A ce port assuré d’une paix éternelle.
Et toi, Seigneur, dont la puissance
Commande à l’univers selon ta volonté,
Exauce nos desirs, reçois avec bonté
Les vœux que nous formons pour notre délivrance. Ainsi soit-il.
(traduction : Breviaire monastique en latin et en françois à l’usage des religieuses benedictines, partie d’été, Paris, François Barois, 1725, p. 751-752.)
Édition moderne
Antoine Boesset, Sacred Music, Part 1 : Motets and Hymns, ed. Peter Bennett, Middleton (WI), A-R Editions, 2010,
p. 182-185.
Annexe
Antiphonier bénédictin, pour les religieuses du royal & célèbre monastère de Mont-Martre, Paris, Louis Sevestre, 1646, p. 499.