Anonyme
QUAM PULCHRA ES
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.171]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions). Probablement composé par le même musicien, le motet Deslauriers n° d.230, est un arrangement à quatre parties de celui-ci. Comme l’indique Peter Bennett (voir ci-dessous, p. 210), ce motet n° d.230 est une version alternative du seul refrain renvoyant aux couplets pour voix solistes du présent motet.
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.171), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 144v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(f. 144v en entier)
présence d’une partie de basse continue lorsque la basse vocale se tait.
nombreuses erreurs de copie dans le second couplet.
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet.
Utilisation liturgique
Offices de la Vierge.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut2,ut3,ut4,fa4 / bc
Ce motet est composé pour un chœur à cinq parties composé d’une partie d’enfants accompagnée par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse, le tout étant soutenu par une basse continue.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme assemble une phrase tirée du Cantique des cantiques (iv, 1) qui sert de refrain au motet, et les deux premiers versets (sur 4) de l’hymne de la sainte Vierge : O gloriosa Domina. On notera l’altération du second vers de l’hymne : « Excelsa super sidera » (ici « Excelsa supra sidera »). Cette modification du texte se retrouve dans plusieurs ouvrages du xviie siècle (Sébastien Roulliard de Melun, Parthenie, ou Histoire de la tres-auguste et tres-devote Eglise de Chartres, Paris, Rolin Thierry et Pierre Chevalier, 1609, f. 163v ou L’Office de l’Église et de la Vierge en Latin et en François, dédié au Roy, nouvelle édition, Paris, Pierre Le Petit, 1697, p. 422).
Texte
Quam pulchra es amica mea !
O gloriosa Domina,
Excelsa supra (a) sidera :
Qui te creavit, provide
Lactasti sacro ubere.
Quam pulchra es amica mea !
Quod Eva tristis abstulit,
Tu reddis almo germine :
Intrent ut astra flebiles,
Cæli fenestra facta est.
Quam pulchra es amica mea !
(a) Marolles : « super » ; voir ci-dessus.
Traduction
Que vous êtes belle, ma bien-aimée !
O Glorieuse Princesse élevée au dessus des Estoiles, vous avez alaité de vos mamelles sacrées celuy qui vous a fait
naistre en prenant soin de vous.
Que vous êtes belle, ma bien-aimée !
Ce que la Mere Eve a ravy par sa faute, vous le rendez par une heureuse fecondité : et vous estes devenuë la porte du Ciel
pour y faire entrer ceux qui pleurent leurs pechez.
Que vous êtes belle, ma bien-aimée !<
(traduction de l’hymne : Michel de Marolles, Le Breviaire romain […] en latin et en françois, partie d’automne, Paris, Sébastien Huré et Frédéric Léonard, 1659, p. ccxxvi-ccxxvii.)
Édition moderne
Antoine Boesset, Sacred Music, Part 1 : Motets and Hymns, , ed. Peter Bennett, Middleton (WI), A-R Editions, 2010, p. 208-209.