Anonyme
ECCE HOMO
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.86]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.86), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 107v-108, F-TO : ms 168
(f. 107v et 108 en entier)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique. Cette œuvre peut être rapprochée du motet anonyme Unus ex vobis (voir Tours-168, n° t.7). Il est difficile de ne pas voir là aussi le modèle de Bouzignac, par exemple dans son Dum silentium (voir Tours n° t.37).
Pour ce qui est de la provenance de ce motet, il n’est pas impossible qu’il ait été composé en Languedoc ou en Provence (voir Tours n° t.22).
Utilisation liturgique
Semaine sainte.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut1,ut3,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. Les deux parties de dessus, chantées par les enfants de chœur, sont soutenues par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse. Dans le cas de l’Ecce homo, dont les paroles de Pilate sont constamment confiées à la partie de taille, il est souhaitable d’isoler une voix de taille soliste.
Notes sur le texte
Le texte anonyme de cette histoire sacrée se présente sous la forme d’un centon dialogué. Propre à un office de la Semaine sainte, il est tiré presque mot pour mot de fragments de l’Évangile selon St Jean (4, 5, 13, 15, 39, 40), mais aussi, pour deux incises, de celui de Matthieu (22, 23). Deux phrases ont été adaptées : « Dimittam illum in Pascha » provient de la proposition « ut unum dimittam vobis in Pascha » ; de même la question « Quid igitur faciam de Jesu ? » est écourtée.
Texte
« Ecce homo ! »
Crucifige, crucifige eum !
« Regem vestrum crucifigam ? »
Tolle, crucifige eum !
« Quid enim mali fecit ? »
Crucifige eum !
« Ecce rex vester ! »
Non habemus regem, nisi Cæsarem.
« Dimittam illum in Pascha ? »
Non hunc, sed Barrabam.
« Quid faciam de Jesu ? »
Tolle, crucifige eum !
« Quid enim mali fecit ? »
Crucifige eum !
Traduction
« Voilà l’homme. »
Crucifie, crucifie-le !
« Crucifieray-je vôtre Roy ? »
Ote, ôte, crucifie-le !
« Quel mal a-t-il fait ? »
Crucifie-le !
« Voila vostre Roy. »
Nous n’avons point de Roy, sinon Cesar.
« Dois-je le délivrer à la feste de Pâque ? »
Nous ne voulons point celuy-là, mais Barrabas.
« Que voulez-vous que je fasse de Jesus ? »
Ote, ôte, crucifie-le !
« Quel mal a-t-il fait ? »
Crucifie-le !
(traduction d’après : Michel de Marolles, L’Office de la Semaine Sainte, Paris, Sébastien Huré, 1651, p. 75-76)