Anonyme
HEU SUSPIRO
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.85]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.85), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 106v-107, F-TO : ms 168
(f. 106v et 107 en entier)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.
Utilisation liturgique
Premier dimanche de septembre. Répons.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut1,ut3,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. Les deux parties de dessus, sont chantées par les enfants de chœur, sont soutenues par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme en forme de répons réunit trois versets du Livre de Job, légèrement transformés : « Antequam comedam suspiro : et tanquam inundantes aquæ, sic rugitus meus. » (III, 24) ; « Nonne dissimulavi, nonne quievi, nonne tacui, » (III, 26) et « Nudus egressus sum de utero matris meæ, et nudus revertar illuc. » (I, 21).
Texte
Heu ! suspiro antequam comedam, heu ! suspiro.
Ut inundantes aquæ gemitus meus, suspiro.
Nonne dissimulavi ? nonne quievi ? nonne tacui ?
Ut inundantes aquæ gemitus meus, suspiro.
Nudus egressus sum de utero matris meæ, nudus revertar illuc.
Heu ! suspiro antequam comedam, heu ! suspiro.
Traduction
Hélas ! je soupire avant que de manger mon repas, hélas ! je soupire.
Lorsque mes gémissements s’épandent comme des eaux, je soupire.
N’ai-je pas toujours conservé la retenue ? ne me suis-je pas tenu tranquille ?
n’ai-je pas gardé le silence ?
Je soupire lorsque mes gémissements s’épandent comme des eaux<
Je suis sorti nu du ventre de ma mère, j’y retournerai nu.
Hélas ! je soupire avant que de manger mon repas, hélas ! je soupire.
(traduction d’après : Isaac Le Maître de Sacy, Job traduit en françois, Paris, Guillaume Desprez, 1688, p. 6, 54)