AUDI BENIGNE CONDITOR
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.86]
Attribution
Ce motet, considéré comme « remarquable » par Sébastien de Brossard (Catalogue, p. 351), est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, a. 5., dans Recueil Deslauriers (n° d.86), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 79v-80v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(f. 79v et 80 en entier ; 1er système du f. 80v)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Dimanche de la Quadragésime.
Effectifs – Disposition – Interprétation
ut1,ut1,ut3,ut4,ut4,fa4
ut1,ut3,ut4,ut4,fa4
ut1,ut3,ut4
Ce motet est composé pour un chœur à six voix comportant deux parties pour les enfants, accompagnées par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse. La première section se chante à cinq parties, les dessus étant réunis ; la seconde est à trois parties : dessus, haute-contre et basse-taille ; la dernière à six parties.
Il est probable que les strophes paires de cette hymne ont été chantées en alternance en plain chant ; voir l’Annexe ci-dessous à transposer en la.
Notes sur le texte
Hymne Audi benigne conditor, strophes 1, 3, 5 / 5
Texte
Audi, benigne conditor,
Nostras preces cum fletibus,
In hoc sacro jejunio
Fusas quadragenario.
[Scrutator alme cordium,
Infirma tu scis virium :
Ad te reversis exhibe
Remissionis gratiam.]
Multum quidem peccavimus,
Sed parce confitentibus :
Ad laudem tui nominis
Confer medelam languidis.
[Sic corpus extra conteri
Dona per abstinentiam,
Jejunet ut mens sobria
A labe prorsus criminum.]
Præsta beata Trinitas ;
Concede, simplex Unitas,
Ut fructuosa sint tuis
Jejuniorum munera.
Traduction
O Dieu notre Créateur miséricordieux, écoutez les priéres que nous vous offrons avec larmes dans ce saint jeûne de quarante jours.
O Seigneur, vous voiez le fond des cœurs, et vous savez quelle est notre foiblesse : nous retournons à vous : accordez-nous par votre grace la rémission de nos fautes.
Il est vrai : nous sommes coupables d’un grand nombre de péchés ; mais pardonnez-les-nous, puisque nous les confessons devant vous, et guérissez les maladies de nos ames pour la gloire de votre nom.
Faites qu’en mortifiant notre corps par l’abstinence des viandes, notre ame jeûne aussi en s’abstenant de tout péché.
O bienheureuse Trinité, ô Unité parfaite, faites que vos serviteurs profitent du jeûne qu’ils vous offrent.
(traduction : Œuvres de Messire Jacques-Benigne Bossuet evêque de Meaux, tome 10, Argentina, Venise, G.-B. Albrizzi, 1757, p. 332-333).
Annexe
Antiphonarium romanum, nova et certissima notarum editione modulatum,
Paris, Jean et Robert de La Caille, 1679, p. 63.