Anonyme

HÆC DEUM CÆLI

[Hymne Quod chorus vatum]

[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.70]

Attribution

Les attributions précédentes de ce motet anonyme sont sans fondement (voir Dossier attributions). Le compositeur de cette œuvre est probablement le même que celui du motet homonyme, Deslauriers, n° d.44, composé dans le même ton et pour le même effectif. Le contrepoint a été très fortement retouché à partir d’éléments communs dès le début de la pièce où les deux voix (dessus, taille) sont présentées en renversable. Sur « Dominumque terræ », le dessus et la basse sont conservés et les trois parties intermédiaires recomposées. À partir de « Atque post partum », ce sont les parties de basse et de basse-taille qui sont réutilisées. Cette pratique de recomposition contrapuntique est très peu documentée pour la musique française de cette époque, ce qui rend ces deux pièces fort précieuses, sans toutefois que l’on puisse conclure chronologiquement sur l’antériorité de l’une sur l’autre.

Source

Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.70), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 65, F-Pn/ Rés Vma ms 571

(f. 65 en entier)

Texte très lacunaire

Datation – Provenance

Aucun élément factuel ne permet de dater cette œuvre.

Utilisation liturgique

Purification de la Vierge

Effectifs – Disposition – Interprétations

ut1,ut3,ut4,ut4,fa4

Ce motet est composé pour un chœur à cinq parties composé une voix d’enfants, accompagnée par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.

Il est probable que les strophes impaires de cet hymne aient été chantées en plain chant (voir l’Annexe ci-dessous), les strophes paires reprenant la polyphonie à cinq parties.

Notes sur le texte

Deuxième strophe de l’hymne Quod chorus vatum, attribué à Raban Maur (Philipp Wackernagel, Das deutsche Kirchenlied von der ältesten Zeit, vol. 1, Leipzig, Teubner, 1864, p. 90).

Texte

[Quod chorus vatum venerandum, olim

Spiritu Sancto cecinis repletus,

In Dei factum genitrice constat

Esse Maria.]

 

Hæc Deum cæli, Dominumque terræ

Virgo concepit, peperitque virgo,

Atque post partum meruit manere

Inviolata.

 

[Quem senex justus Simeon in ulnas

In domo sumsit Domini gavisus,

Hoc quod optatum proprio videret

Lumine Christum.

 

Tu libens votis, petimus, precantum,

Regis æterni genitrix faveto :

Claraque celsi renitens olympi

Regna petisti.

 

Sit Deo nostro decus et potestas :

Sit laus et perpes, sit honor perennis,

Qui cæli summa residet in arce

Trinus et unus.

Traduction

Le mystere que le Saint-Esprit avoit prédit par la troupe sacrée des Prophétes, est aujourd’hui accompli en la personne de Marie Mere de Dieu.

 

Vierge, elle a conçu le Dieu du ciel et le Seigneur de la terre ; Vierge, elle l’a enfanté ; et toujours Vierge, elle a adoré son Fils premier-né.

 

O Messie, ô Sauveur, l’espérance des justes, l’attente des nations : avec quelle joie le saint Vieillard Siméon vous a-t-il vu entre ses bras dans le Temple du Seigneur !

 

O Mere du Roi des Rois, maintenant que vous êtes assise au plus haut des cieux, recevez favorablement les priéres de vos humbles serviteurs.

 

Honneur, puissance, louange, et gloire à Dieu seul, et à la sainte Trinité, sur la terre et au plus haut des cieux.

 

(traduction : Œuvres de Messire Jacques-Benigne Bossuet evêque de Meaux, tome 10, Argentina, Venise, G.-B. Albrizzi, 1755, p. 344)

Annexe

 

Antiphonarium Præmonstratense… D. Claudii Honorati Lucas, Verdun, Claude Vigneulle, 1718, p. 268.

Résumé

Compositeur

Titre

Hæc Deum cæli

Effectif simplifié

Cinq parties avec une voix d'enfants

Effectif détaillé

ut1,ut3,ut4,ut4,fa4

Source

Paris BnF (Mus.) : Rés. Vma ms 571, n° d.70.

Genre musical

motet

Genres littéraire et liturgique

hymne

Identifiant

Utilisation liturgique

Purification de la Vierge