Boesset

DE PROFUNDIS CLAMAVI

(faux-bourdon)

[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.60 et d.210]

Attribution

Si la mention du nom de Boesset dans la source A, faite par le copiste du motet, n’est pas contestable, l’attribution de cette œuvre à Antoine (1587-1643) ou à son fils Jean-Baptiste (1614-1685) reste discutée (voir Dossier attributions). Ce motet dans la version de la source B est considéré comme « remarquable » par Sébastien de Brossard (Catalogue, p. 352) qui néanmoins ne fait pas le lien avec la source A et donc ne l’attribue pas à Boesset.

Sources

A.

Boesset, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.60), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 56v, F-Pn/ Rés Vma ms 571

(les trois premiers systèmes du f. 56v)

à la fin du motet f. 56v : « Boesset » de la main du copiste de la musique

 

B.

Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.210), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 175v, F-Pn/ Rés Vma ms 571

(les trois derniers systèmes du f. 175v)

copie d’une autre main que la source ?

Comparaison des sources

Les deux sources sont quasi identiques avec quelques variantes de notation : la partie de dessus 3 notée en clé d’ut1 dans la source A est en clé d’ut2 dans B ; le plain chant du verset 2 est noté en valeurs égales dans B. Par ailleurs, la répartition des notes du faux-bourdon à l’intérieur du système pré-tracé de barres de mesures est différent. Ces quelques rares variantes sont décrites dans le fichier « Concordances ».

Datation – Provenance

Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie. La présence d’une partie de basse continue, notée sans chiffrages, permet d’envisager une composition dans les années 1640-1650, voire plus tardive.

Utilisation liturgique

Tous les temps

Effectifs – Disposition – Interprétation

sol2,sol2,ut1,fa3

sol2,sol2,ut2,fa3

ut4

Le motet est composé pour un chœur à quatre parties comprenant trois parties de dessus et une de basse vocale, le tout soutenu par une basse continue notée sur la partie de basse vocale lorsque celle-ci se tait. À cet ensemble répond un chœur de voix d’hommes, noté en clé d’ut4, pour la psalmodie du verset 2.

On peut concevoir une alternance entre les versets en quatuor chantés par les enfants de chœur et les basses, et ceux réservés au chœur des chantres. Sébastien de Brossard propose comme combinaison : « SSDBarit. » (Catalogue, p. 352).

Seuls les trois premiers versets du psaume sont traités dans les deux sources. Il est probable que les cinq suivants étaient chantés sur ce modèle. Nous empruntons ici à Jean-Yves Hameline (voir Édition moderne ci-dessous) qui propose « sur la base de l’alternance suggérée par les sources […] une solution prosodique inspirée de la source A, en rapport avec une déclamation soutenue et solennelle ».

Notes sur le texte

Psaume 129, versets 1-3 / 8.

Texte

1. De profundis clamavi ad te Domine : Domine exaudi vocem meam.

2. Fiant aures tuæ intendentes : in vocem deprecationis meæ.

3. Si iniquitates observaveris, Domine : Domine quis sustinebit ?

[4. Quia apud te propitiatio est : et propter legem tuam sustinui te, Domine.

5. Sustinuit anima mea in verbo ejus : speravit anima mea in Domino.

6. A custodia matutina usque ad noctem : speret Israel in Domino.

7. Quia apud Dominum misericordia : et copiosa apud eum redemptio.

8. Et ipse redimet Israel : ex omnibus iniquitatibus.]

Traduction

1. Des profonds abysmes de mes ennuis, Seigneur, je me suis écrie vers vous : Seigneur, entendez ma voix.

2. Rendez vos oreilles attentives aux tristes accents de mes plaintes.

3. Que si vous examinez de prés nos offenses, Seigneur, qui pourra soutenir les efforts de vostre colere ?

4. Mais la clemence et le pardon se trouvent auprés de vous : ce qui fait que vous estes craint et reveré, et que j’attens l’effet de vos promesses.

5. Mon ame s’estant asseurée sur vostre parole, amis toutes ses esperances en Dieu.

6. Ainsi, depuis la garde assise dés l’aube du jour, jusques à la sentinelle de la nuit, Israel ne cesse point d’esperer au Seigneur.

7. Car en Dieu il y a plenitude de misericorde et abondance de grace et de remission.

8. Estant celuy-là mesme qui racheptera son peuple de toutes ses iniquitez.

 

(traduction : Michel de Marolles, Le Breviaire romain […] en latin et en françois, partie d’automne, Paris, Sébastien Huré et Frédéric Léonard, 1659, p. 357)

Édition moderne

Boesset, Motets à voix égales, éd. Thomas Leconte, Jean-Yves Hameline et Jean Duron, Versailles, Éditions du CMBV, 2001, p. 18-22.

Résumé

Compositeur

Titre

De profundis clamavi

Effectif simplifié

Quatre parties avec trois voix d'enfants
Chœur de voix d'hommes à l'unisson

Effectif détaillé

sol2,sol2,ut1,fa3
sol2,sol2,ut2,fa3
ut4

Source

Paris BnF (Mus.) : Rés. Vma ms 571, n° d.60.
Paris BnF (Mus.) : Rés. Vma ms 571, n° d.210.

Genre musical

faux-bourdon

Genres littéraire et liturgique

psaume

Identifiant

Utilisation liturgique

Tous les temps