AVE MARIS STELLA
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.54]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Source
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.54), partition, ms, 352 x 220 mm, f. 46v, F-Pn/ Rés Vma ms 571
(3e système du f. 46v)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie.
Utilisation liturgique
Offices de la Vierge.
Effectifs – Disposition – Interprétation
ut1,ut1,ut3,ut4,ut4,fa4
Ce motet est composé pour un chœur à six parties composé de deux voix d’enfants, accompagnées par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.
Il est probable que les strophes paires de cette hymne ont été chantées en alternance en plain chant (voir l’Annexe ci-dessous), les strophes impaires reprenant la section à cinq parties.
Notes sur le texte
Première strophe de l’hymne Ave maris stella.
Texte
Ave maris stella,
Dei mater alma,
Atque semper virgo,
Fœlix cæli porta.
[Sumens illud ave
Gabrielis ore,
Funda nos in pace,
Mutans Evæ nomen.
Solve vincla reis,
Profer lumen cæcis,
Mala nostra pelle,
Bona cuncta posce.
Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus.
Virgo singularis,
Inter omnes mitis,
Nos culpis solutos
Mites fac et castos.
Vitam præsta puram,
Iter para tutum,
Ut videntes Jesum
Semper collætemur.
Sit laus Deo Patri,
Summo Christo decus,
Spiritui sancto,
Tribus honor unus. Amen.]
Traduction
Etoile de la Mer, Mére du Tout-puissant,
Toûjours Vierge, toûjours Etoile sans nüage,
Porte du Ciel ouverte au pécheur gémissant,
Reçoy nostre humble hommage.
De nous, comme de l’Ange, accépte ce salut,
Et dans une paix sainte affermissant nostre ame,
Change l’impression que nostre sang receut
De la prémiére femme.
Des captifs du peché romps les tristes liens,
Aux esprits aveuglez rens de vives lumiéres,
Chasse loin tous les maux, obtien-nous tous les biens,
Vierge, par tes priéres.
Montre de pleins effets du pouvoir maternel,
Fay qu’à remplir nos vœux cét Homme-Dieu s’applique,
Qui pour rendre la vie à l’homme criminel
Nasquit ton fils unique.
O Vierge sans pareille, en clémence, en bonté,
Fay-luy de tous cœurs d’agréables victimes,
Verses-y ta douceur, joins-y ta chasteté,
Et lave tous nos crimes.
Epure nostre vie, enflame nostre esprit,
Du Ciel par ton suffrage asseure-nous la voye,
Et fay nous-y goûter près de ton Jesus-Christ
Une éternelle joye.
Gloire, loüange, honneur, et puissance au Tres-haut,
Gloire, honneur et loüange à sa parfaite image,
Gloire à l’Esprit divin ainsi qu’eux sans défaut,
A tous trois mesme hommage.
(traduction : Pierre Corneille, L’Office de la Sainte Vierge traduit en françois, Paris, Robert Ballard, 1670, p. 146-149)
Annexe
Nivers, Antiphonarium romanum,
Paris, chez l’autheur, 1687, p. XXVI.