Anonyme
AVE CUJUS CONCEPTIO
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.49]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.131]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
A.
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.49), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 68v-69v, F-TO : ms 168
(f. 68v-69 en entier ; 1er système de 69v)
B.
Anonyme, [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.131), partition, ms,
352 x 220 mm, f. 111-111v, F-Pn : Rés Vma ms 571
(2e et 3e systèmes du f. 111 ; 1er, 2e et 3e systèmes de 111v)
Comparaison des sources
Ces deux sources témoignent d’un lien et peut-être d’une origine commune. Le système de reprises est différent dans les deux sources . Les quelques variantes sont décrites dans le document Concordances ci-contre. Elles sont analysées dans le dossier de Peter Bennett.
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune autre concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.
Utilisation liturgique
Immaculée conception.
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut2,ut3,ut3,fa3
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. La partie de dessus, chantée par les enfants de chœur, est soutenue par quatre pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille, basse-taille et basse.
Notes sur le texte
Cette hymne de saint Bonaventure a été mise en musique durant la Renaissance par Josquin Des Prés (au centre du motet Ave Maria… virgo serena) et par Antoine Brumel.
Texte
Ave cujus conceptio,
Plena solemni gaudio,
Cælestia, terrestria,
Nova replet lætitia.
Ave cujus nativitas,
Nostra fuit solemnitas,
Ut lucifer lux oriens,
Verum solem præveniens.
Ave pia humilitas,
Sine viro fœcunditas,
Cujus annuntiatio,
Nostra fuit redemptio.
Ave pura (a) virginitas,
Immaculata castitas,
Cujus purificatio,
Nostra fuit purgatio.
(a) Deslauriers (haute-contre, basse) : « vera ».
Traduction
Je vous saluë, auguste Reine,
Dont la Conception fut pleine,
Des gages de notre bonheur.
Le Ciel alors marqua sa joie,
La terre cessa d’être en proie
Aux traits de sa juste douleur.
Comme l’Étoile matinière
Annonce aux hommes la lumière,
Après une profonde nuit ;
Aux mortels par votre naissance,
Vous faites naître l’espérance,
De voir un Soleil qui vous fuit.
Je vous saluë humble Marie,
Le nom de Mère en vous s’allie,
Au lys de la Virginité.
Si-tôt qu’un Messager fidèle,
Vous annonça cette nouvelle,
Nous fûmes mis en liberté.
O Vierge, des Vierges la Reine,
O Virginité plus qu’humaine,
Palais du Roi de l’Univers !
Lors qu’une Loi pour vous sévère,
Vous fit offrir le Fils au Père.
Le Ciel touché, brisa nos fers.
(traduction : Pseautier de la sainte Vierge, composé par S. Bonaventure, Traduit en françois par le R.P. Joseph de Gallifet, nouvelle édition, Lyon, Pierre Bruys et Ponthus, 1760, p. 1-3)