Guillaume Bouzignac
ECCE FESTIVITAS AMORIS (GBc.04)
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.48]
[Paris, Bibliothèque nationale de France, Rés. Vma ms 571, n° d.125]
Attribution
Bien qu’anonyme dans la source A, ce motet est clairement attribué à Bouzignac dans la source B.
Sources
A.
[Guillaume Bouzignac], [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.48), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 67v-68, F-TO : ms 168
(f. 67v et 68 en entier)
B.
Bouzignac., [sans titre], dans Recueil Deslauriers (n° d.125), partition, ms,
352 x 220 mm, f. 107-107v, F-Pn : Rés Vma ms 571
(3e système du f. 107 et les trois premiers de f. 107v)
Comparaison des sources
Ces deux sources témoignent d’un lien et peut-être d’une origine commune. Les quelques variantes, mineures, sont décrites dans le document Concordances ci-contre. Elles sont analysées dans le dossier de Peter Bennett.
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.
Utilisation liturgique
Saint Corps de Jésus ? Passion ?
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,sol2,ut3,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. Les dessus divisés, chantés par les enfants de chœur, sont soutenus par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Notes sur le texte
Le texte anonyme de ce centon, d’inspiration libre, est probablement destiné au temps de la Passion. Le poète anonyme a composé ici une pièce neuve avec des affects nettement contrastés, particulièrement adaptée à la musique de cette époque. Aucune concordance n’a pu être établie, sauf pour quelques rares formules comme « O mel dulce » emprunté à Ezéchiel (chap. 3),
« O lactuca amara » à l’Apocalypse de saint Jean, et surtout « Hæc admiratio non parit verbum, sed silentium » que l’on trouve chez saint Basile de Césarée (liv. 7) avec une légère variante : « Admiratio, quæ maxima est, non parit verbum ; sed silentium ».
Texte
Ecce festivitas amoris, ergo dies lætitiæ et lachrymarum.
Datur corpus Christi, ergo dies lætitiæ.
Recolimus pœnas, ecce memoria passionis.
O amor, ô dolor, pavesco, stupesco.
Ecce dies lætitiæ, ô mel dulce,
Ecce memoria passionis, ô lactuca amara.
Hæc admiratio non parit verbum, sed silentium.
Ecce festivitas amoris, ecce memoria passionis.
Traduction
Aujourd’hui c’est la fête de l’amour, et donc un jour de joie et de larmes.
Le corps du Christ est donné, ainsi donc c’est un jour de joie.
Nous nous rappelons des tourments, c’est l’évocation de la Passion.
O amour, ô douleur, je suis effrayé, stupéfait.
Voici ce jour de joie, ô miel délicieux.
Voici l’évocation de la Passion, ô laitue au lait amère.
Cet émerveillement n’engendre pas le Verbe, mais le silence.
Aujourd’hui c’est la fête de l’amour, l’évocation de la Passion.
(traduction : Jean Duron)