Anonyme
ALLELUYA FILIÆ JERUSALEM
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.23]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.23), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 42-43, F-TO : ms 168
(2e système du f. 42 ; f. 42v-43 en entier.)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.
Utilisation liturgique
Quatrième dimanche après Pâques ? Vêpres ?
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,sol2,ut2,ut3,fa3
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. Les deux parties de dessus, chantées par les enfants de chœur, sont soutenues par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Le dispositif de clés (chiavettes ?) et la hauteur des différentes parties, notamment celle de haute-contre, laisse à penser qu’il faut transposer ce motet probablement une tierce mineure plus bas (lecture dans les clés respectivement d’ut1,ut1,ut3,ut4,fa4). Le choix du dispositif de clés est logique pour l’époque, permettant d’éviter une armature en dièses.
Notes sur le texte
Ce centon anonyme s’inspire du psaume 136, Super flumina (℣. 5, 4, 2, 1), dont le premier verset termine le motet. Mêlés aux Alleluya, certains versets se retrouvent comme répons aux heures du 4e dimanche après Pâques.
Texte
Alleluya.
Filiæ Jerusalem, alleluya, cantate nobis hymnum.
Quomodo cantabimus in terra aliena ?
Cantate nobis, alleluya, cantate nobis.
Quomodo cantabimus de canticis Sion ?
Suspendimus organa nostra.
Cantate nobis :
Super flumina Babilonis illic sedimus et flevimus : dum recordaremur Sion.
Alleluya.
Traduction
Alleluia.
Filles de Jérusalem, alleluia, chantez-nous un hymne.
Comment pourrions-nous chanter en une terre étrange ?
Chantez-nous, alleluia, chantez-nous.
Comment pourrions-nous chanter un hymne de Syon ?
Deça, dela, nous pendimes confusément nos harpes aux rameaux.
Chantez-nous :
Estant assis le long des moites bords de Babilon, dessus nous triomphante, nous souspirions, nous souvenans alors de toy Syon jadis si florissante.
Alleluia.
(traduction d’après : Jean Métezeau, Les CL Pseaumes de David mis en vers françois, et rapportez verset pour verset selon la vraye traduction latine receue en l’Eglise Catholique, Paris, Robert Houët, 1610, dédié au Roi, p. 635-636.)