Anonyme
FLORES LILIA VIOLÆ
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.21]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.21), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 39-41, F-TO : ms 168
(2e système du f. 39 ; f. 39v-40v en entier ; 1er système du f. 41.)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique.
Utilisation liturgique
Offices de la Vierge ? Annonciation ? Rosaire ?
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut1,ut3,ut4,fa4
Le motet est composé pour un chœur à cinq parties. Les deux parties de dessus, chantées par les enfants de chœur, sont soutenues par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Notes sur le texte
Centon anonyme d’inspiration libre. On notera la présence à la fin de la seconde partie d’une citation de l’Ecclésiaste (39). Pour le reste, il faut remarquer quelques emprunts à des expressions tirées du Cantique des cantiques (« dedit odorem suum », « sicut lilium »), à saint Matthieu (« Ecce apparuerunt ») ou à l’hymne Lacte quondam profluentes pour la fête de Saint Bernard de Clairvaux (« Funde rores »). Par ailleurs la locution « Rivuli gratiarum lacte manant » évoque, elle aussi, saint Bernard de Clairvaux : « Il faut faire remonter jusqu’à la source les ruisseaux de grâces ».
Texte
[PRIMA PARS]
Flores, lilia, violæ et coronæ,
Hortulus effloruit et flores ejus rosarum florent.
Flores, flores, flores.
Hortule delitiarum, Maria, effla balsama, funde rores, sparge flores.
Flores, flores, flores.
Rivuli gratiarum lacte manant.
Ecce apparuerunt flores, lilia, violæ et coronæ.
SECUNDA PARS
Florete flores sicut lilium, rosa paradisi, dedit odorem suum.
Florete flores sicut lilium.
Gloria rosarii est Maria ; gloria Mariæ est rosarium.
Florete flores sicut lilium.
Ut arbor dat flores et flores dant fructum, sic Judæa Mariam, Maria filium.
Florete flores sicut lilium, et date odorem vestrum, flores, lilia, violæ et coronæ.
Traduction
[PREMIÈRE PARTIE]
Fleurs, lys, violettes et fritillaires (a), ce petit jardin s’est couvert de fleurs et les fleurs de ses roses ont un grand éclat.
Fleurs, fleurs, fleurs.
Marie, jardin des délices, exhale tes baumes, répands tes parfums, disperse tes fleurs.
Fleurs, fleurs, fleurs.
Que les petits ruisseaux de grâces restent de lait.
Ainsi apparaîtront les fleurs, les lys, les violettes et les couronnes.
SECONDE PARTIE
Fleurissez, ô fleurs, comme le lys, rose du jardin céleste, a donné tout son parfum.
Fleurissez, ô fleurs, comme le lys.
La beauté du champ de roses, c’est Marie ; la splendeur de Marie, c’est le champ de roses.
Fleurissez, ô fleurs, comme le lys.
Comme l’arbre donne des fleurs et les fleurs donnent le fruit, de même, la Judée fit naître Marie, et Marie son fils.
Fleurissez, ô fleurs, comme le lys, et répandez tout votre parfum, fleurs, lys, violettes et fritillaires,
(a) le terme « coronæ » renvoie à la « couronne impériale », fleur appelée plus communément
fritélaire ou fritillaire, qui fleurit en mars (le mois de Marie) et que l’on nommait également
« Lys marbré », « Tulippe ombellée », Méléagaride ou « Larmes de Marie ».
(traduction : Jean Duron.)