Anonyme
VULNERASTI COR MEUM
[Tours, Bibliothèque municipale, ms 168, n° t.3]
Attribution
Ce motet est anonyme. Les attributions précédentes sont sans fondement (voir Dossier attributions).
Sources
Anonyme, [sans titre], dans Recueil de motets et chansons de Tours (n° t.3), partition, ms, 365 x 230 mm, f. 12v-13v, F-TO : ms 168
(f. 12v-13 en entier ; 1er système du f. 13v.)
Datation – Provenance
Aucun élément factuel ne permet de dater ce motet pour lequel aucune concordance n’a été établie, ni même de proposer une provenance géographique. La qualité du contrepoint évoque l’écriture des œuvres religieuses d’Étienne Moulinié, notamment dans les imitations canoniques en mouvements chromatiques renversés (voir par exemple le Cantique de Moyse, 4e partie, « Et le cœur qui te garde d’une éternelle foy », mes. 132 sqq).
Utilisation liturgique
Assomption de la Vierge ?
Effectifs – Disposition – Interprétation
sol2,ut2,ut3,fa3
La partie de dessus, chantée par les enfants de chœur, est accompagnée par trois pupitres de voix d’hommes : haute-contre, taille et basse.
Notes sur le texte
Le texte de ce motet est entièrement tiré du Cantique des cantiques (iv, 9-10).
Texte
Vulnerasti cor meum soror mea sponsa.
In uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui, vulnerasti cor meum,
soror mea sponsa.
Quam pulchræ sunt mammæ tuæ, pulchriora (a) sunt ubera tua vino, et odor
unguentorum tuorum super omnia aromata.
Vulnerasti cor meum soror mea sponsa.
(a) Tours-168 : « pulchriores », contrairement au Cantique des cantiques qui indique bien « pulchriora » ; confusion du copiste avec « Pulchriores sunt oculi ejus vino »
(Matthieu, xlix, 12).
Traduction
Vous m’avez blessé au cœur, ma sœur, mon Epouse.
Par un regard de vos yeux, et par les cheveux unis de vôtre coû, vous m’avez
blessé au cœur, ma sœur, mon Epouse.
Que vos mammelles sont belles, ma sœur, mon épouse ! vôtre sein est
plus beau que le vin, et l’odeur de vos parfums passe tous les aromates.
Vous m’avez blessé au cœur, ma sœur, mon Épouse.
(traduction : Jeanne-Marie Guyon, Le Cantique des cantiques de Salomon, interpreté selon le sens mistique et la vraie representation des etats interieurs, Lyon, Briasson, 1688, p. 96-98.)